avec Salah Zulficar (Mohsen), Maha Sabry (Samia), Adel Khairy (Fathy), Zouzou Madi (Madame Monira, la propriétaire de la pension), Hassan Fayek (le père de Samia), Said Abou Bakr (Basiony, le cousin de Samia), Abdel Halim Khattab (Ghazal, l’ancien gestionnaire du domaine), Houda Tawfiq (Kawthar, la fiancée de Fathy), Salwa Mahmoud (Mabrouka, une paysanne), Abbas Rahmy (le médecin)
Fathy et Moshen sont deux amis sans emploi. Il leur faut trouver de l’argent au plus vite pour payer la pension dans laquelle ils résident. Mohsen tombe sur une petite annonce dans un journal : une entreprise agricole recherche un responsable technique. Il se rend à l’adresse indiquée. En chemin, il sauve une jeune femme qui s’apprêtait à être piétinée par un troupeau de vaches. Ils font connaissance. Elle s’appelle Samia et elle est la fille du propriétaire du domaine où se rend Moshen. Elle est aussitôt tombée amoureuse de son sauveur et elle espère bien qu’il sera embauché. Mohsen passe avec succès les épreuves auxquelles on soumet tous les candidats mais pour obtenir le poste, il doit remplir une dernière condition, être marié. La solution est toute trouvée : Fahti s’habillera en femme et se fera passer pour l’épouse de son compagnon…
Notre avis : une comédie divertissante reposant sur un procédé qui n’est pas bien original : le travestissement de l’un des héros. Cela nous vaut un certain nombre de gags qu’on a déjà vus et qu’on reverra, les auteurs de comédies ne se lassant pas de ce ressort comique depuis la fameuse prestation d’Ismaïl Yassin dans "Mademoiselle Hanafi". Dans notre film, c’est à Adel Khairy* qu’échoit la charge de revêtir la robe et il ne s’en sort pas si mal. Ce « Pain Quotidien » se regarde sans déplaisir, en grande partie grâce à la présence de Maha Sabri, l’une des plus jolies actrices de l’époque, qui joue et chante à ravir.
*Adel Khairy est une figure attachante du monde artistique. Multi diplômé en droit, en économie et en théologie, il choisit la carrière théâtrale au milieu des années cinquante. Il jouera dans une quinzaine de pièces mais dans deux films seulement. Il mourra à l’âge de trente-deux ans.
Samedi 9 mars à 18h30
La Famille de Zizi de Fateen Abdel Wahab (Aelit Zizi, 1963)
avec Soad Hosny (Sana), Fouad El-Mohandes (Sabawi), Ekram Ezo (Zizi), Aqeila Rateb (la mère), Ahmed Ramzy (Sami), Layla Sheir (Layla, la fille de l’homme d’affaires), Mohamed Sultan (le réalisateur célèbre), Adly Kasseb (l’homme d’affaires), Salwa Saïd (Fawzia), Omar Afifi (Shabrawi)
Scénario : El Sayed Bedir et Lucien Lambert
Musique : Youssef Shouki
Production : Abbas Helmy
Chronique familiale. Zizi est une petite fille de cinq ans, vive et débrouillarde. Elle nous présente sa famille. Sa mère s’occupe seule du foyer et des enfants depuis la mort du père. Ce dernier lui a légué une pension qui permet de faire vivre toute la petite tribu. Sabawi est le frère aîné. Il est ingénieur et il a transformé sa chambre en atelier où il peut réaliser un tas d’expériences. Il vient d’inventer une machine qui transforme le coton en vêtement. Le deuxième fils est Sami, un étudiant en commerce qui délaisse les études pour les bagarres et les filles. Il tombe amoureux de leur voisine Layla et pour lui plaire, il s’initie au yoga. Et enfin, il y a Sana, la grande sœur qui rêve de devenir une actrice célèbre. Elle rencontre un réalisateur dont on devine très vite les mauvaises intentions…
Notre avis : un jour, on s'apercevra que Fateen Abdel Wahab fut l'un des chroniqueurs les plus fins de son époque et qu'à ce titre il doit figurer dans la liste des plus grand réalisateurs du cinéma égyptien. Pour preuve, cette comédie pétillante qui nous conte, avec ironie mais aussi avec empathie, les tribulations de tous les membres d'une famille de la "middle class" aisée.
Vendredi 8 mars à 22h
Ne le Dites à Personne d'Henry Barakat (Ma Takulshi la hada, 1952)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Samia Gamal (Walaa), Nour Al Hoda (Noussa), Stephan Rosty (Ghazal Bashraf, l’oncle de Noussa), Abdel Salam Al Nabolsi (le professeur de danse), Aziz Othman (Amin Bashraf, le père de Noussa), Omar El Hariri (Nabil, l’amoureux de Noussa), Aïda Kamal (Aïda), Lotfy El Hakim (le producteur), Talaat Alam (le directeur du théâtre), Abdel Moneim Basiony (le présentateur du théâtre), Ali Kamal (Lulu, l’avocat), Alya Fawzy (Fatima, la bonne), Abdel Badih El Arabi (le directeur de l’hôtel), Mahmoud Azmy (l’inspecteur), Ibrahim Fawzy (le professeur de chant)
Scénario et dialogues : Henry Barakat et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl Abdel Mahin
Production : les Films Farid Al Atrache
Appréciation : 4/5
Comédie musicale. Wahid est un chanteur réputé, propriétaire d’un grand théâtre. Il a une liaison avec Walaa, la danseuse vedette de son établissement. Celle-ci doit s'absenter deux mois pour se produire à Paris et ils ont décidé de se marier à son retour. Mais c’est sans compter la ténacité d’une jeune admiratrice qui est prête à tout pour devenir la femme de Wahid. Cette jeune personne s’appelle Noussa Bashraf. C’est une jeune étudiante en musique et en chant et elle est aussi la fille de l’ancien professeur de Wahid, défenseur sans concession de la tradition musicale. Nabil, un condisciple de Noussa, lui a déclaré sa flamme mais la jeune femme a été catégorique : son cœur appartient à Wahid. Nabil tente de la raisonner en lui démontrant qu’il n’y a aucune chance que ce chanteur célèbre tombe amoureux d’une petite étudiante mais rien n’y fait. Noussa n’a de cesse de poursuivre son idole et elle parvient même à se faire engager dans le spectacle que prépare Wahid. Elle manœuvre si bien que des photos compromettantes finissent par paraître dans la presse. Wahid est bel et bien pris : il doit épouser Noussa, à la plus grande satisfaction de Ghazal, l’oncle de la jeune fille qui nourrit une passion dévorante pour Walaa. C’est alors qu’est annoncé le retour de la danseuse qui n’a pas souhaité renouveler son contrat parisien. Elle est accueillie par Ghazal qui lui apprend sa mauvaise fortune. Pour se venger, Walaa quitte le théâtre de Wahid et annonce ses fiançailles avec Ghazal …
Notre avis : dernier film du couple légendaire du cinéma de l’âge d’or, Samia Gamal et Farid Al Atrache. Le scénario très drôle est signé par l’un des maîtres de la comédie, Abou Al Seoud Al Ebiary. Il est bâti autour d’ un personnage de petite peste joué avec beaucoup de conviction par l’actrice et chanteuse Nour Al Hoda. Les danses de Samia Gamal, toutes aussi belles les unes que les autres, sont comme un dernier feu d’artifice offert au public égyptien. Après le tournage de ce film, la danseuse s’envolera pour les Etats-Unis où elle retrouvera l’homme d’affaires texan qu’elle épousera, pour le meilleur et pour le pire.
Jeudi 7 mars à 14h
Le Voleur et les Chiens de Kamal El Sheikh (El less wal kilab, 1962)
avec Chukry Sarhan (Saïd Mohamed Mahran), Shadia (Noura), Kamal Al Shennawi (Rauf Alwan), Zein El Ashmawy (Alish Sidra, l’ancien complice de Saïd), Salwa Mahmoud (Naboui, la femme de Saïd), Adly Kasseb (Cheikh Alarah), Salah Gaheen (le marhand de vin), Ikram Izou (Sana, la fille de Saïd), Salah Mansour (le compagnon de cellule de Saïd), Samia Mohamed (la voisine de Noura), Fifi Youssef (une prostituée)
Scénario : Sabri Ezzat
D'après un roman de Naguib Mahfouz
Musique : André Ryder
Production : Gamal El Lithy
appréciation :5/5
Adapté de l'un des romans majeurs de Naguib Mahfouz. Une adaptation réalisée à peine un an après la parution du roman.
Saïd est un voleur. Il est marié et a une petite fille. Il ne sait pas qu’Alish, son associé, entretient une liaison avec sa femme. Lors d’un cambriolage, Alish téléphone au commissariat pour dénoncer Saïd. Quand ce dernier sort de la maison, il est accueilli par la police. Les juges le condamnent à cinq années de prison.
Saïd est libéré avant la fin de sa peine pour bonne conduite. Il retourne dans son quartier et se présente au domicile d’Alish et de son ex-femme. Il souhaite revoir sa fille mais celle-ci ne le reconnaît pas et prend peur quand il tente de l’embrasser. Bouleversé, Saïd renonce à faire valoir ses droits paternels. Désormais, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger…
Notre avis : un chef d’œuvre. Un film hors norme, d’une beauté abyssale et d’une densité vertigineuse. Une histoire tragique contée avec une sobriété toute classique mais qui permet au réalisateur d’entrelacer considérations sociales, philosophiques et politiques sur la société égyptienne dix ans après la prise de pouvoir des officiers libres. Que dire de l’interprétation sinon que Chukry Sarhan et Shadia s’affirment ici comme les deux plus grands acteurs de leur génération.
Mercredi 6 mars à 14h
La Matrone d’Hassan Reda (El moallema, 1958)
avec Taheya Carioca (Tuha), Yahia Chahine (Maître Abbas), Mahmoud El Meleigy (Maître Hafez), Omar El-Hariri (Fathi, le jeune comptable de Tuha), Wedad Hamdy (la servante de Tuha), Mohamed Tawfik (Madbouly), Nagwa Fouad (la fille de la patronne de la maison close), Rafia Al Shal (la patronne de la maison close), Roheya Jamal (une prostituée), Nawal Attia (une prostituée), Suzi Khairy (la danseuse)
Scénario : El Sayed Bedeir et Hassan Reda (d’après Othello de William Shakespeare)
Musique : Fouad El Zahry, Ahmed Fouad Hassan, Saïd Morsi
Production : les films Taheya Carioca
Hafez est un commerçant véreux qui se livre au trafic de drogue. Il est amoureux de Tuha, une commerçante elle aussi. C'est une femme d'âge mûr au caractère bien trempé. Elle dirige la petite boutique d’épices que son père avait fondée. Ses affaires sont prospères et elle a toute confiance en Fathi, son jeune comptable honnête et dévoué. Hafez lui a manifesté sa flamme de manière insistante mais, malheureusement pour lui, le cœur de Tuha est déjà pris : elle aime Abbas, un bel homme qui travaille avec elle. Hafez ne renonce pas : le jour de leur mariage, il provoque une bagarre qui se conclut par l’arrestation d’Abbas et sa condamnation à deux ans de prison. Pendant l’absence du mari de sa bien-aimée, Hafez va multiplier les tentatives de séduction, en vain. Tuha reste une femme fidèle. Quand Abbas est enfin libéré, Hafez change de stratégie. Feignant d’être son ami, il fait croire à Abbas que sa femme le trompe avec leur jeune comptable. Sous son influence pernicieuse, le mari de Tuha devient alcoolique, violent et infidèle…
Notre avis : un drame de la jalousie avec trois monstres sacrés du cinéma des années cinquante : Taheya Carioca dans un rôle de femme puissante, un peu semblable à ceux qu’elle incarne dans d’autres films de la même époque (ex : la Sangsue se Salah Abou Seif, 1956), Mahmoud El Meleigy en méchant qu’on adore détester et Yahia Chahine en brave homme trop crédule. Cet aspect stéréotypé du film n’altère en rien sa très grande qualité. On aime particulièrement la reconstitution très soignée d’un quartier populaire avec ses commerçants, ses employés, ses drogués et ses prostituées, un univers très proche de celui de certains romans de Naguib Mahfouz.
Mardi 5 mars à 18h30
La Chanson de la Fidélité d'Ibrahim Emara (Lahn el Wafaa, 1955)
avec Abdel Halim Hafez (Galal), Hussein Riad (Allam), Shadia (Siham), Wedad Hamdy (une chanteuse), Zouzou Nabil (Abla Zouzou), Abdel Wareth Asr (un musicien), Hassan El Baroudy (Ali Baba Allah), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Allam), Mary Ezz El Din (une chanteuse), Nabil Al Zakzouky (Galal enfant), Hassan Hamed (le directeur de la troupe), Ragaa Youssef (une danseuse), Ellen Diatto (une danseuse), Mohamed Shawki (le cafetier)
Scénario et dialogues : Mohamed Mostafa Samy
Musique et chansons : Riad El Sonbati, Mohamed Al Ahmed, Mounir Mourad, Mahmoud Al Sharif, Mohamed Al Mogi, Kamal Al Tawil
Production : Ibrahim Emara
Comédie musicale. Allam est un musicien d’âge mûr qui vit à Alexandrie. Il est seul depuis que sa femme l’a quitté. Son vieil oncle Khaled lui confie Galal, son jeune fils, avant de mourir. Allam se consacre entièrement à l’éducation de l’enfant. Il n’oublie pas pour autant sa carrière artistique. Il décide de s’installer au Caire. Après quelques expériences malheureuses, il finit par être reconnu et il prend la direction d’un grand orchestre. Les années ont passé. Galal est devenu un jeune homme. Il a fait des études de droit mais il est passionné par le chant. Il rejoint l’orchestre de son père adoptif. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Siham, une jeune chanteuse. Les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre. Le problème, c’est qu’Allam, lui aussi, s’est épris de Siham et rêve de l’épouser…
Notre avis : premier film et premier succès d’Abdel Halim Hafez. De la musique et encore de la musique! Le film comporte six chansons interprétées par le Rossignol Brun (surnom du jeune chanteur) seul ou en duo avec Shadia et c’est à chaque fois le même ravissement. Hussein Riad est prodigieux dans le rôle d’Allam, cet artiste vieillissant et tourmenté qui se montre tour à tour d’une infinie générosité et d’un implacable égoïsme.
Lundi 4 mars à 22h
L’Homme le plus courageux du monde d’Hassan El Seifi (Ashgaa ragel fil alam, 1968)
avec Amin El-Heinedy (Sankar), Abbas Fares (Hajj Hussein, le père de Shakshouka), Shweikar (Shakshouka), Zinat Sedky (Sonia, la mère de Shakshouka), Nagwa Fouad (la danseuse), Mohamed Reda (le riche boucher), Tawfik El Deken (Sabi le garçon boucher), Fifi Youssef (Ratiba, la mère de Fatakat), Soheir Al Baroni (Fatakat, la fille du directeur), Abdel Moneim Madbouli (le directeur de l’école), Khadiga Mahmoud (une amie de Shakshouka), Zeinat Olwi (une danseuse), Mohamed Taha (un chanteur), George Sedhom (Coucou), Abdul Moneim Abdul Rahman (le vendeur de journaux)
Scénario : Anwar Abdallah et Hassan El Seifi
Musique : Saïd Mekawi, Mohamed Taha et Mohamed Almogy
Production : Hassan El Seifi
Comédie. Sankar est un modeste professeur, peu courageux et mal voyant. Il est amoureux de Shakshouka, une de ses élèves, et il a le bonheur d'être aimé en retour. Malheureusement, le père de la jeune fille rejette toute idée de mariage car il a déjà choisi son futur gendre. Un jour, Sankar perd ses lunettes dans la rue et il se retrouve nez à nez avec un lion qui vient de s'échapper du zoo. Sa vue est si basse que l'enseignant confond le fauve avec un mouton. Inconscient du danger, il enferme l’animal dans l’échoppe d’un boucher. Il ne sait pas qu'il vient ainsi de rendre un service inestimable à la police locale. Désormais, il passe aux yeux de tous pour un héros...
Notre avis : une comédie « vociférante » : c’est à qui braillera le plus fort. En cette fin des années soixante, la tendance chez les comiques est à la voix de canard. Amin EL Heinedy y excelle, hélas ! (son collègue Mohamed Awad est un autre représentant éminent de ce « style vocal ».) On a l’impression d’assister à une très mauvaise pièce de théâtre. Comment a-t-on pu rassembler un si grand nombre d’acteurs et d’actrices de premier plan pour un tel nanar ? Le personnage insupportable joué par Soheir Al Baroni (la fille du directeur) symbolise à lui seul l’esprit de cette comédie.
Dimanche 3 mars à 14h
Hassan et Nayma d'Henry Barakat (1959)
avec Muharam Fouad (Hassan), Soad Hosny (Naïma), Wedad Hamdy (Fatima), Hassan El Baroudy (l’oncle Abdulaq), Mahmoud El Sabba (Atwa, le cousin de Naïma), Hussein Assar (Metwali, le père de Naïma), Naïma Wasfi (mère d’Hassan), Lotfy El Hakim (le maire), Layla Fahmy (servante), Neimat Mokhtar (danseuse), Mohamed Tawfik (Ibn Sabiha), Abdelalim Khattab (Cheikh Abdoul Basit), Ibrahim Saafan (Kamal Abou Hussein)
d’après un récit d’Abdel Rahman El Khamisy
Scénario : Henry Barakat et Abdel Rahman El Khamisy
Musique et chansons : Mohamed Abdel Wahab, Morsi Gamil Aziz, André Ryder, Mohamed Al Mogi, Abdel Rahman El Khamisy
Production : Les Films Abdel Wahab et Henry Barakat
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien
Drame. Metwaly est un riche paysan qui ne pense qu’à accroître sa fortune et agrandir son domaine. Sa fille Naïma est tombée amoureuse d’un jeune chanteur du nom d’Hassan. Régulièrement, ils se retrouvent en cachette et se promettent l’un à l’autre. Malheureusement Metwaly a d’autres projets pour sa fille. Il souhaite qu’elle épouse Atwa, un cousin. Cet homme n’a rien d’aimable et il a demandé la main de Naïma uniquement pour devenir le propriétaire des terres de son oncle. Metwaly pour se débarrasser du jeune amoureux de sa fille décide de précipiter la date du mariage. Naïma ne peut l’accepter : elle s’enfuit et trouve refuge chez la mère d’Hassan. Mais on la retrouve bien vite et elle doit retourner chez son père…
C'est le premier film de Soad Hosny. Elle a seize ans.
Notre avis : un Roméo et Juliette égyptien mais qui, à l’inverse de son modèle britannique, se termine bien. Une histoire d’amour parfois émouvante même si on pourra regretter le jeu un peu mièvre de la toute jeune Soad Hosny. Pour nous, l’intérêt principal du film repose essentiellement sur sa peinture très réaliste des mœurs rurales de l’époque. Une bande originale somptueuse due à la collaboration de trois grands compositeurs.
Samedi 2 mars à 14h
Wedad de Fritz Kramp (1936)
avec Oum Kalthoum (Wedad), Ahmed Alam (Baher), Ahmed Al Badawy (Cheikh Badar), Menassa Fahmy (Cheikh Radouan), Fattouh Nashaty (Saïd), Kouka (Shahd), Mahmoud El Meleigy (le messager), Mokhtar Othman (Mansour, le serviteur de Baher), Mohamed Youssef (le tailleur), Hassan El Baroudi (Yazdi), Ibrahim Emara (le professeur), Alfred Haddad (le marchand syrien), Fouad Selim (le médecin), Ibrahim El Gazzar (le mendiant)
Histoire : Ahmed Rami
Scénario : Ahmed Badrakhan
Musique : Mohammed Al-Qasabji, Zakaria Ahmed, Riad El Sonbati
Paroles des chansons : Ahmed Rami
Wedad est le premier film produit par les studios Misr.
Baher est un riche marchand qui vit une belle histoire d’amour avec son esclave, Wedad. Celle-ci a une voix unique et elle chante souvent pour le plaisir de son maître et de ses invités. Le bonheur des deux amants serait resté sans nuage si un jour, le pillage de l’une de ses caravanes n'avait pas conduit Baher à la faillite. Pour qu’il puisse rembourser ses créanciers, le marchand revend son palais et s’installe dans une modeste maison avec Wedad et ses deux fidèles serviteurs, Mansour et Shahd. Un marchand du Levant propose à Baher de reprendre ses activités commerciales : il lui propose de lui fournir les marchandises à crédit contre un acompte de 500 guinées. Mais Baher ne dispose pas de cette somme. Wedad lui suggère de la vendre au marché aux esclaves. Grâce à sa voix d’or, elle pourra être vendue un bon prix. Baher finit par se résoudre à se séparer de son esclave préférée. C’est ainsi que Wedad est achetée par un vieillard fortuné qui l’emporte dans son pays…
Notre avis : un pur enchantement. A l'écriture, le grand poète Ahmed Rami ; à la musique, le génial Mohamed Al Qasabji ; au chant, la diva Oum Kalthoum et à la caméra, le mystérieux Fritz Kramp (Ce cinéaste allemand réalisera deux films en Egypte, deux chefs d'oeuvre puis il disparaîtra, englouti par la seconde guerre mondiale). Avec une telle équipe, était-il possible de réaliser un film médiocre ? La réponse est non.
Vendredi 1er mars à 16h
Le Puits de la Trahison d’Ali Abdel Khalek (Bir El-Khyana, 1987)
avec Nour El Sherif (Jaber Abdel Ghaffar), Ezzat Al Alaily (colonel Ahmed Ezzat), Dalal Abdel Aziz (Ghazala, la femme de Jaber), Hoda Ramzi (Bossi, la secrétaire, agent du Mossad), Abdel Aziz Makhyoun (officier du Mossad), Ahmed Loxer (un dirigeant du Mossad), Marwa Al Khatib (employée du Mossad à Rome), Hosny Abdul Jalil (sergent dans l’armée égyptienne), Mohamed Abu Hashish (Maître Anwar), Tamer Ashraf (Khamis, le fils de Jaber), Ibrahim Masoud (directeur du renseignement égyptien), Ahmed Al Adal (le beau-frère de Ghazala)
Scénario : Ibrahim Masoud
Musique : Mohamed Ali Soliman
Production : Saad Chahab
Jaber est un pauvre homme sans emploi qui vit dans une misérable baraque avec son fils et sa femme. Pour nourrir sa famille, il erre sur le port d’Alexandrie à la recherche de quelques sous ou d’un peu de nourriture. La plupart du temps, il vole, ce qui révulse sa femme. La police finit par l’arrêter. C’est ainsi qu’on découvre qu’il n’a jamais accompli son service militaire. Il est aussitôt affecté dans la marine. Jaber n’y reste pas longtemps. Il déserte et part pour l’Italie avec un faux passeport. Il s’installe à Rome dans un petit hôtel mais ne trouve aucun travail. Il erre dans les rues de la capitale italienne et pour gagner un peu d’argent, il organise des parties de bonneteau. Il est rapidement repéré par la police qui tente de l’interpeller. Il fuit et trouve refuge à l’ambassade d’Israël. Il ne se doute pas encore qu’il vient de faire son premier pas sur le chemin de la trahison au profit d’une puissance ennemie…
Notre avis : l’égyptien qui trahit son pays pour devenir un espion à la solde des services secrets israéliens est un thème rebattu du cinéma des années soixante-dix, quatre-vingt. Ce "Puits de la Trahison" l’exploite de manière très conventionnelle, il s’agit avant tout de faire oeuvre patriotique pour l'édification des foules. Aucun suspens, un dénouement hautement prévisible et une esthétique de téléfilm insipide.